vendredi 29 février 2008

L'alphabet...

























Ce "B" majuscule est un peu flou, mais en petit il devrait faire l'affaire...
Une enseigne de Châteauneuf en Thymerais.
Le vendredi, je vous propose des Bricolos Trucs...

jeudi 28 février 2008

Petites infos...

Aujourd'hui, c'était la journée de travail sur Lire en Fête à la BDEL.
Nous étions nombreux à échanger nos idées pour cette future manifestation et nous y avons tous glaner des tas d'informations intérressantes... et fait de belles rencontres !!!

"L'association les Doigts Qui Rêvent"
Editions européennes d'albums texturllustrés et livres pour enfants déficients visuels
le site à explorer absolument...
http://www.ldqr.org/

Et si vous avez besoin de conteurs, dans le réseau des bibliothécaires de la BDEL il y a:
"Le Sac à Palabre"
Une association de six conteuses et un conteur qui proposent un répertoire des contes gourmands, des contes d'afriques, de loups et sur la nature...
Pour les contacter:
Daniela Soalca à la Bibliothèque de Cloyes
au 02 37 98 44 67

Le jeudi, c'est ... suivant !!!

mercredi 27 février 2008

mardi 26 février 2008

Demain !!!

Le Cercle Bibliophile du Thymerais Nord
se réunit mercredi 27 Février vers 16h,
chez moi Pomme Papion,
La Plesse Mainterne
28270 Crucey-Villages
Tél: 0237381526

Ce titre pompeux habille un groupe de lecteurs ordiniares qui, chaque mois vient chez l'un chez l'autre, à tour de rôle, partager ses joies et ses humeurs littéraires , accompagnées de thé, cidre et gâteaux...
Si vous voulez nous rejoindre téléphonez-moi ou envoyez un mail à pomme.papion@wanadoo.fr

lundi 25 février 2008

Petit Jeu... avec Jacques Prévert

Jacques Prévert est plus connu comme poète que comme chroniqueur.
Ce souvenir en prose ne manque pas de poésie.

La boutique d’Adrienne
Les amis des livres

Une boutique, un petit magasin, une baraque foraine, un temple, un igloo, les coulisses d’un théâtre, un musée de cire et de rêves, un salon de lecture et parfois une librairie toute simple avec des livres à vendre ou à louer et à rendre et des clients, les amis des livres, venus pour les feuilleter, les acheter, les emporter. Et les lire.
Depuis longtemps déjà, les littérateurs, ou tout au moins beaucoup d’entre eux, parlent avec mépris de la « littérature », et le mot littérature dans leur vocabulaire a bien mauvaise tournure.

Les films et la danse ou le récit des songes et tant de choses encore, dont la littérature, passent à la casserole du jugement péremptoire, savant et méprisant : Tout ça, c’est de la littérature !
Les peintres, les bons et les mauvais, les grands et les petits et les vrais et les faux, les vivants et les morts ne disaient jamais et ne disent pas non plus aujourd’hui du mal de la peinture. De même le jardinier devant un jardin insensé, un jardin ni fait ni à faire, un insolite et mystérieux parterre de lierre et d’orties, ne dit pas : Tout ça, c’est de l’horticulture !
Adrienne Monnier était comme ce jardinier, et dans la serre de la rue de l’Odéon où s’épanouissaient, s’échangeaient, se dispersaient ou se fanaient les idées en toute liberté, en toute hostilité, en toute promiscuité, en toute complexité, souriante, émue et véhémente, elle parlait de ce qu’elle aimait : la littérature.
Et c’est pour cela que, traversant la rue de l’Odéon, beaucoup entraient comme chez eux, chez elle, chez les livres.
Chez elle, c’était aussi un hall de gare, une salle d’attente et de départ où se croisaient de très singuliers voyageurs, gens de très loin et gens d’ici, gens de par là et gens d’ailleurs, Gens de Dublin (a) et de Vulturne (b), gens de la Grande Garabagne (c) et de Sodome et de Gomorrhe (d), gens des Vertes Collines (e), venant le plus simplement du monde le plus compliqué passer avec Adrienne une Nuit au Luxembourg (f) , une Soirée avec monsieur Teste (g) , une Saison en Enfer (h) , quelques Minutes de Sable Mémorial (i) .
Et l’Ange du Bizarre (j) se promenait avec Moll Flanders (k) dans les Caves du Vatican (l), sous le pont Mirabeau (m) coulait la Seine le long des berges de l’Odéon, le Ciel et l’Enfer (n) se mariaient, les Pas Perdus (o) se recherchaient dans les Champs Magnétiques(p) et il y avait de la musique. On pouvait entendre en sourdine Cinq Grandes Odes (q) patriotiques magnifiquement couvertes par le refrain du Décervelage (r) et la Chanson du Mal Aimé (s) et les chants terribles et beaux d’un enfant de Montevideo (t).
Et les Belles-Lettres ronronnaient mais, même si vous les caressiez à rebrousse-poil, Adrienne Monnier laissait faire et quelquefois même vous aidait.
Parfois de très jeunes gens, furtifs et effacés, en feuilletant les livres, prêtaient machinalement l’oreille, amusés.
Des noms étranges surgissaient des plus simples phrases, comme les mots de passe d’une très singulière société secrète : Fogar (1), Smerdiakow (2), Barnabooth (3), Lafcadio (4), Benito Cereno (5), Nostromo (6), Charlus (7), Moravagine (8), Anabase (9), Fantomas (10), Bubu de Montparnasse (11), Eupalinos (12)…
Et puis les jeunes gens s’en allaient, emportant avec eux, sous le manteau, les beaux marrons du feu de la conversation, des livres non coupés, exemplaires et numérotés. Modestes et anonymes représentants du commerce des idées, des idées à revendre pas très loin sur les quais.
Et puis la nuit tombait.
Adrienne, avant de fermer boutique, toute seule avec ses livres, comme on sourit aux anges, leur souriait. Les livres, comme de bons diables, lui rendaient son sourire. Elle gardait ce sourire et s’en allait. Et ce sourire éclairait toute la rue, la rue de l’Odéon, la rue d’Adrienne Monnier.

Jacques PREVERT
4 Février 1900 à Neuilly sur Seine – 11 Avril 1977 à Omonville-la-Petite
Venu du surréalisme, il en a appliqué la leçon corrosive à une entreprise systématique de démantèlement du langage, qui fait éclater le caractère conventionnel et dérisoire du discours bourgeois. Fidèle à la tradition anarchisante du début du siècle, son non-conformisme exhale une permanente révolte du cœur bien plus qu’il ne se montre disposé à célébrer l’espoir, jugé illusoire, de la révolution. Hostile à toutes les forces d’oppression sociale, capable d’ironie et de violence mais aussi de grâce et de tendresse, sa poésie célèbre, à l’usage d’un très large public, les thèmes de la liberté, de la justice et du bonheur. Elle a porté à son plus haut point d’efficacité burlesque la technique de l’énumération et de l’inventaire. On la retrouve dans les scénarios et dialogues que Prévert a composés pour quelques-uns des plus grands films de Marcel Carné.
Principaux recueils : Paroles (1946), Histoires (1946), Spectacle (1951), La Pluie et le beau temps (1955), Fatras (1965). (Robert)
Pour les petites lettres de l'aphabet, il faut trouver le nom de l'auteur.
Exemple : Pour le (a) Les Gens de Dublin, l'auteur est James Joyce.
Pour les chiffres, ce sont des personnages ou des lieux de livres, il faut aussi trouver le nom de l'auteur.
Les réponses vous seront données un peu plus tard, histoire de vous laisser le temps de chercher !!!
Le lundi, c'est le jour des petits trucs à savoirs... ou alors:
Un petit jeu à proposer à vos lecteurs... ou autres !!!
Le jeu est ouvert à tous, bibliothécaires ou non !!!

dimanche 24 février 2008

Mademoiselle... (4)

























Si Mademoiselle vous inspire, laissez-vous aller à écrire, nous publierons les textes.


Le dimanche, de quoi laisser vagabonder l'esprit...

samedi 23 février 2008

Quatrième conte...

La neige qui tombe en Février,
La poule l’emporte avec le pied.



Pas question de clore ce mois de Février consacré à l’amour, sans raconter celles (ou du moins quelques unes car elles furent innombrables), du dieu qui le gouverne : Neptune…



Neptune

Neptune est un violent, il est imprévisible. Son calme est redoutable qui préside aux tempêtes.

Saturne, père indigne, dévorait ses enfants. Cybèle pour les sauver, faisait ce qu’elle pouvait : elle donna pour Neptune un poulain nouveau-né et cacha le bébé dans un coin d’écurie ; il fallait l’éloigner.
On choisit pour nourrices les étranges Telchines, chiennes pour la tête et poissons pour les mains. L’enfant apprit chez elle à déclencher la pluie, à provoquer la grêle et quand il en eut l’âge, Helia la plus belle, lui montra c’est utile, comme on fait les enfants.
Neptune ayant grandi, s’en fut vers son destin, armé d’un beau trident, cadeau de ses nourrices.

Les enfants de Saturne, l’oracle l’avait dit, ont détrôné leur père. Ils prirent son empire et se le partagèrent. Neptune eut pour sa part les mers et les rivières, les océans, les sources, tout ce qui bouge et vit dans le monde liquide. Jupiter son cadet, avait pris le pouvoir ; il gouvernait le monde, il régnait sur les dieux…. C’était insupportable ! Neptune l’ombrageux se mit à conspirer.
L’Olympe révolté ligota Jupiter. Briarée aux cent bras, averti par Thétis, libéra le captif qui pour avoir la paix, exila en Phrygie Neptune et Apollon.

Pour fortifier sa ville, le roi Laomédon voulait une muraille. Contre un prix raisonnable, les deux conspirateurs offrirent leurs services. Les remparts achevés, le roi nia sa dette, arguant que Jupiter pour punir les rebelles, les avait fait esclaves à son service à lui, le souverain de Troie. Furieux le dieu de seaux lança sur la cité quelques monstres marins, la peste et des tempêtes. Bien plus tard, quand les Grecs firent la guerre aux Troyens, il fut de leur côté.

Il fallait une terre à l’ombrageux Neptune qui trouvait trop humide la partie du monde qu’il avait obtenue. Une ville était vacante ; Minerve la voulait, il la voulut aussi. Les dieux trouvèrent sage de la donner à qui ferait au genre humain le don le plus utile. Neptune, sûr de lui, d’un seul coup de trident fit jaillir un cheval ; mais Minerve la sage, fit pousser l’olivier.
Grand débat sur l’Olympe : les dieux sont pour Neptune, les déesses pour Minerve. Il y en avait une de plus que de dieux : Minerve remporta la ville qu’on nomme Athènes.
Neptune fou de rage, frappe de son trident, remue tout l’océan, des vagues gigantesques submergent la cité. On dut pour l’apaiser ôter le droit de vote aux femmes du pays ; les hommes qui portaient le même nom que leur mère durent y renoncer.

Il revendique alors Trézène sur laquelle Minerve avait des vues ; le tribunal des dieux attribue à chacun la moitié de la ville ; personne n’est content !
Alors, à Jupiter, il demande Egine, et puis à Dionysos la ville de Naxos ; il se bat contre Hélios pour obtenir Corinthe. Les dieux doivent trancher : l’Acropole à Neptune et l’isthme pour Hélios. Furieux, il veut reprendre à Junon l’Argolide. Ebranleur de ces terres qu’il ne possède pas, Neptune se bagarre, provoque des tempêtes, envoie partout ses monstres. Hommes et immortels redoutent ses colères, se plaignent à Jupiter. Sommé de comparaître au tribunal des dieux, il les prétend partiaux et ne se montre pas.
Jupiter désespère de calmer le furieux. Il fait appel aux fleuves Inachos, Céphise et aussi Astérion. Les trois fleuves prudents, avant de décider, interdisent à Neptune quel que soit le verdict, d’inonder la région. Neptune fait serment ; les fleuves se prononcent en faveur de Junon. S’estimant bafoué, le dieu veut sa revanche : il assèche les fleuves !
Plus une goutte d’eau dans toute l’Argolide.

Le nymphe Amymoné, qui avait besoin d’eau, observait un grand cerf. Le superbe animal entre dans la forêt ; Amymoné le suit, pensant trouver la source où le dix-cors s’abreuve. Attentive à la trace, elle ne remarque pas un satyre endormi à l’ombre des buissons. La nymphe le bouscule. Réveillé en sursaut, le satyre voit la belle, la poursuit ; elle se sauve. Bien vite il la rattrape, tente de la violer. Affolée, aux abois, la nymphe à son secours appelle tous les dieux et Neptune l’entend. Le dieu sans hésiter, à grands coups de trident chasse le chévrepied, mais l’autre, agile, esquive et se sauve en courant. Amymoné respire ; mais il est plus facile d’éviter un satyre que le bouillant Neptune. Tenant à sa vertu la belle se dérobe. Pour gagner ses faveurs, tous les moyens sont bons, y compris rendre l’eau au pays desséché. En manquant le satyre, le trident s’est planté dans une énorme roche. Neptune le retire et des trois trous jaillissent trois sources bondissantes : les trois sources de Lerne aux eaux intarissables, même au fort de l’été.

L’amour ne faisait pas oublier à Neptune ses revendications. Il voulait une terre.
On avait oublié un continent lointain, situé au-delà du monde que bornait les colonnes d’Hercule. Un des dieux s’en souvint ; lequel importe peu…
Un continent entier… Loin, très loin de l’Olympe… Il pourrait bien là-bas, faire trembler la terre, déchaîner les tempêtes ou engendrer des monstres : le monde Hellène allait connaître un peu de calme !
Un seul couple vivait sur cette terre immense : deux mortels et leur fille. Cette fille était belle et Neptune l’aima. Clito était son nom. Il construisit pour elle en haut d’une colline un merveilleux palais d’ivoire et d’orichalque et lui fit des enfants : cinq couples de jumeaux, cinq garçons et cinq filles. Le plus âgé de tous fut dénommé Atlas.
Pour ses enfants Neptune fit un état modèle, régit par des lois justes ; un pays digne enfin, d’hommes issus d’un dieu.

Ni Clito ni la Nymphe Amymoné la douce n’étaient filles des eaux ; il fallait à Neptune une épouse aquatique. Parmi les Néréides, il remarqua Thétis. Mais le fils qu’elle aurait surpasserait son père : l’oracle l’avait dit. Elle ne pouvait donc épouser qu’un mortel. L’Ebranleur de la Terre vit danser sur les eaux la gracieuse Amphitrite.
Amphitrite était vierge et avait fait serment de le rester toujours. Mais que peut une nymphe face aux ardeurs d’un dieu ! L’Ebranleur de la Terre ébranla sa vertu. Pour mieux garder sa foi, elle court se réfugier très loin dans les montagnes. Mais les dieux peuvent tout, y compris envoyer un dauphin dans l’alpage. C’est ce que fit Neptune. Le dauphin éloquent, persuada la belle de devenir l’épouse du frère de Jupiter. Neptune reconnaissant envoya le dauphin au milieu des étoiles : on peut toujours l’y voir.
On célébra les noces au milieu de tonnerre des vagues et des éclairs et depuis lors chacune de leur union provoque ouragan ou tempête.
Au fond de l’Océan, il bâtit un palais de nacre et de corail, perles et coquillages, aux vastes écuries. Là, blancs comme l’écume, ses coursiers aux crins d’or et aux sabots d’airain attendent de tirer le char du dieu des mers quand il va sur les flots entouré de sa cour : le Vieillard de la mer, Nérée et ses Naïades ; Protée le facétieux qui garde ses troupeaus de phoques et d’otaries ; Eole et les Sirènes, le monstrueux Charybde et l’horrible Scylla ; Glaucos, dieu des pêcheurs qui lui ressemble tant, ses enfants les Tritons et combien d’autres monstres…

Les deux époux s’aimaient d’une passion profonde, mais Neptune était beau et grand et imposant ; ses cheveux couleur d’algue rejoignaient une barbe ondulée comme la mer. Il n’avait aucun mal à attirer les belles et elles ne manquaient pas. Il n’était pas pour rien le frère de Jupiter ; il avait comme lui des amours innombrables et n’hésitait jamais à changer d’apparence s’il en était besoin, avec des résultats pour le moins étonnants.
Un beau jour, il s’éprend follement, car Neptune ne fait rien à demi, d’une princesse Thrace nommée Théophané. C’était une beauté courtisée par les princes des états voisins. La voulant pour lui seul, le dieu des eaux l’enlève et sitôt la transporte dans l’île mystérieuse qui a nom Crumissa. Les habitants de l’île, voyant Théophané, la trouvent à leur goût et lui font des avances. Voilà Neptune jaloux : il la change en brebis. Les îliens alors deviennent des moutons. Il ne lui restait plus qu’à se faire bélier et il n’y manqua pas. Satisfait de son œuvre, il s’unit à la belle et lui fait un enfant : le célèbre bélier volant dont la toison est de l’or le plus pur.

Neptune se croyait l’inventeur du cheval ; il avait oublié le poulain que Saturne, croyant manger son fils, avait ingurgité. Il se pensait aussi créateur de la bride, mais Minerve avant lui avait eu cette idée. Les courses et la vitesse, en revanche, c’était lui !
Quand Cérès éplorée cherchait partout sa fille, Neptune fou d’amour la suivait pas à pas. Ayant d’autres soucis, la déesse gênée se changea en jument. Puis ele galopa jusque dans l’Arcadie où elle se cacha dans le troupeau d’Oncos, un des fils d’Apollon. Pas fou et obstiné, Neptune en étalon se change, la rejoint et sans lui demander son opinion, la viole. La fureur de Cérès fut telle que le fruit de cette union forcée fut un cheval sauvage, le farouche Actéon.

Sur ces amours sans nombre, la sagace Amphitrite savait fermer les yeux, mais il lui arrivait parfois de se venger : ainsi quand son époux, de la belle Scylla fit un jour son amante, elle chercha l’étang où se baignait la nymphe ; elle y jeta des herbes magiques, empoisonnées. Scylla se retrouva de douze pattes et de six têtes hurlantes redoutées des marins.
Les enfants de Neptune sont bien souvent des monstres : Harpyes épouvantables au visage de femme ; elles ont des oreilles d’ours, des ailes de chauve-souris et des corps de vautour ; aux pieds, aux mains des griffes elles sont sles et infectent tous les ^tres qu’elle touchent. On se souvient aussi du cyclope Polyphème, du géant Chrysaor ou du cheval Pégase… et bien d’autres encore…
Les Atlantes en revanche, étaient de beaux enfants dont Neptune était fier. Mais au fil des années, leurs descendants perdirent de leur nature divine. Ils devinrent trop humains et Neptune déçu, à grands coups de trident détruisit son empire. Atlantide et Atlantes sombrèrent dans les flots.

Pourtant il a gardé non loin de l’Equateur son palais sous-marin. C’est là qu’il apparaît, sur le pont des bateaux, imposant et barbu, une couronne d’algue sur ses cheveux d’écume. Armé de son trident, il préside aux épreuves imposées aux marins qui pour la première fois doivent passer « La Ligne ».



Pomme Papion

Le samedi, cela vous dit un joli conte ?!

vendredi 22 février 2008

L'alphabet...

























Ce "b" minuscule est un peu flou, mais en petit il devrait faire l'affaire...
Une enseigne de Châteauneuf en Thymerais !
Mais si vous avez des photos de bonnes qualités d'enseignes, je suis toujours preneuse !!!
Alors n'hésitez plus...
Même si vous n'êtes pas de l'Eure et Loir...
(Au passage un grand merci à tout ceux qui suivent ce blog à travers le monde
N'hésitez pas à participer vous aussi, toutes les idées sont les bienvenues !!!)
Et à vos appareils photos...

Le vendredi, je vous propose des Bricolos Trucs...

jeudi 21 février 2008

Tout Chaud...

Pour sa 4ème édition, l'évènement hivernal du Parc naturel du Perche proposera une semaine conviviale rythmée autour du thème "les mots du feu". Ou comment (re)découvrir les usages du feu, à travers les mots d'hier et d'aujourd'hui, autour d'un chocolat ou d'un vin chaud, de lectures au coin du feu, de plaisirs sucrés devant la cheminée...

Du 16 février au 2 Mars
Parc naturel du Perche
Plus d'infos sur : toutfeutoutflamme.blogs.fr
( le lien direct dans: Chouettes...Blogs... sur le côté!)
ou 02 33 73 48 06

Le jeudi, c'est ... suivant !!!

mercredi 20 février 2008

Etre bibliothécaire... (4)

























Illustration: Pascaline Naninck


Le mercredi, vous retrouverez des petits personnages de bibliothèques et autres...

mardi 19 février 2008

Rencontres littéraires...

L'association au clair de la plume vous propose ses rencontres littéraires, les mercredis: 27 février avec Mario Ramos, 19 Mars avec Francine Bouchet.
L'entrée est libre et gratuite.
Ces rencontres on lieu à 16 heures, elles se passent dans les bâtiment de l'IUFM,
si vous souhaitez y participer, inscrivez-vous au 02-37-91-60-15.


Le mardi, sera votre vitrine de ce qui se passe sur le réseau des bibliothèques d'Eure et Loir...N'hésitez pas à m'envoyer vos descriptions, vos photos d'animations et autres...

lundi 18 février 2008

Trucs à savoir... (3)

Pour faire une publicité réussie, pour une scéance de dédicace, une exposition dans votre bibliothèque, une animation de la bibliothèque, n’oubliez pas de glisser dans les livres empruntés par vos lecteurs vos petits papiers de publicité !!!

C’est le moment aussi de glisser votre marque page personnalisé !…

Avec vos jours et horaires d'ouverture...


Le lundi, c'est le jour des petits trucs à savoirs...

dimanche 17 février 2008

Mademoiselle... (3)
























Si Mademoiselle vous inspire, laissez-vous aller à écrire, nous publierons les textes.

Le dimanche, de quoi laisser vagabonder l'esprit...

samedi 16 février 2008

Troisième conte...

Jamais ne passe Février
Sans voir feuiller le groseiller


Le 21 du mois, Ventôse s’engouffre dans Février. Il fait signe aux Poissons de venir le rejoindre : ces deux poissons que Jupiter mit au rang des constellations pour avoir aidé Vénus et Cupidon à échapper au monstrueux Typhon.
Bien des petits poissons nés dans cette période sont devenus grands : citons au hasard Copernic, Chopin, Michel-Ange, Einstein, Victor Hugo et Charles Quint.
Couronné de jaspe, d’aigues-marines et de tourmalines, le poisson aime à régner : sur sa famille, sur ses amis et sur la maison douze du zodiaque où résident les difficultés. Afin de les éviter, le poisson accoutumé à l’eau s’abstiendra d’alcool qui ne lui vaut rien.
Altruiste et généreux, revêtu d’écailles d’or, il n’hésitera pas à répandre ses bienfaits sur le pêcheur miséricordieux.



Le Poisson d’Or

Au bord d’un lac d’argent, un jeune homme et sa sœur auraient pu vivre heureux. Ils avaient un jardin ; quand la pêche était bonne, ils allaient à la ville en vendre le surplus ; ils ne manquaient de rien.
Pourtant, insatisfaite, la fille tarabustait le malheureux pêcheur dont le plus grand plaisir était de composer des vers que sur sa flûte, il mettait en musique. Hélas pour lui, sa sœur n’aimait pas les chansons . Elle préférait les sous !
-« Paresseux, bon à rien ! Mets donc la barque à l’eau, va chercher du poisson, demain c’est le marché ! »-
Mais le jeune poète se serait bien passé d’attenter à la vie des habitants des eaux. Il aimait la nature et se satisfaisait d’un peu de pain, de fruits, et de quelques fromages.

Un jour, las des reproches, il s’en fut sur le lac. Le ciel était limpide, un vent léger soufflait ; notre ami hésitait à lancer son filet. Il mit sa flûte en bouche et lança quelques trilles.
Du milieu des roseaux, il vit soudain paraître un merveilleux poisson, bleu turquoise et doré qui sauta dans la barque et la fit vaciller.
Le pêcheur étourdi, rétablit l’équilibre. Cependant la surprise l’avait rendu muet. Le poisson en revanche, était plutôt disert :
-« Pêcheur mon bon ami, que j’aime ta musique !Vois-tu, mieux qu’un filet, elle me fait prisonnier. Tu peux me relâcher, ou me joindre à ta pêche et me vendre au marché, je suis à ta merci ! »-
Sans proférer un mot tant il était surpris, le musicien rendit à son monde liquide le merveilleux poisson. Avant de disparaître, il fit encore un bond et reprit la parole :
-« Je suis fils de Neptune et j’ai de grands pouvoirs. Tu m’as laissé la vie , sois-en remercié : voici selon l’usage, trois vœux à formuler. Prends ton temps ,réfléchis, puis viens au bord du lac, joue un air sur ta flûte et je t’exaucerai. »-

Ne croyant pas ses yeux, soupçonnant ses oreilles, le musicien-pêcheur retourne à sa chaumière. Acariâtre, revêche, sa sœur l’y attendait :
-« Quoi ! Tes paniers sont vides ! Qu’as-tu fait de ta pêche ? Nous n’aurons rien à vendre, comment allons-nous vivre ? »-
-« Ah ! ma sœur, quel mystère ! Dans mes filets s’est pris un poisson qui parlait… Un fils du dieu des eaux… »-
-« Alors, qu’en as-tu fait ? »-
-« Mais… je l’ai relâché ! »-
-« Relâché ! Pauvre fou ! Un poisson qui parlait… Mais c’était la fortune ! Tu l’as laissée passer… mon dieu que tu es sot ! »-
-« Ma sœur, ce n’est pas grave ; le lait de notre vache et les fruits du jardin seront bien suffisants pour passer la semaine. Et bientôt… »-
-« Tu iras à la pêche et tu ne prendras rien ! A jouer de la flûte et parler aux poissons, que crois-tu donc gagner ? Regarde où nous vivons : une pauvre cabane, aux murs tout délabrés ! Moi, je veux un palais… »-

Et la fille continue à crier, à se plaindre. Le malheureux garçon ; courbé sous les reproches se sauve au bord du lac , trouver un peu de paix. Il adorait sa sœur et aurait bien voulu réaliser ses rêves, mais il ne savait pas comment faire fortune ; il avait oublié les vœux du poisson d’or.
Assis au bord de l’eau, tout rêveur il compose une nouvelle chanson. Attiré par la flûte, le poisson fait surface, voit le pêcheur bien triste :
-« Mon ami, mon ami, pourquoi cet air navré ? Quel que soit ton souci, je peux te l’enlever ; tu n’as qu’à demander… »-
-« Ma sœur veut un palais… »-
-« Un palais ? C’est facile ! Rentre vite chez toi, ta sœur sera contente. »-

Notre ami s’en retourne et tout éberlué, aux abords de chez lui ne reconnaît plus rien : disparue la chaumière, parti le jardinet ; à la place un grand parc où se dresse gracieux, un palais à colonnes de marbre blanc et rose. Intimidé il entre : des meubles précieux, de la vaisselle d’or, aux murs des œuvres d’art, des coffres entr’ouverts laissent voir des merveilles ; partout des serviteurs s’agitent en tous sens… et au milieu sa sœur, furieuse échevelée qui rage et qui tempête :
-« A quoi bon un palais quand on n’a pas d’argent ? Il me faut des toilettes, des habits de satin et aussi des bijoux. Je n’ai jamais goûté ni foie gras ni caviar, il m’en faut désormais… et je veux du champagne ! »
-« Ma sœur, que d’exigences ! »-
-« Le poisson t’as promis ! Retourne au bord de l’eau ! »-

Le lac était d’ardoise et les nuages, bas ; quelques gouttes tombaient.. La flûte en un murmure fit venir le poisson :
-« Que veux-tu mon ami ? »-
-« Pour moi, je ne veux rien ! Mais ma sœur… »-
-« Oui, je sais. Retourne en ton palais, elle a ce qu’elle désire. »-
Pendant quelques semaines, elle parut heureuse : elle goûtait du meilleur, essayait des toilettes, commandait aux valets et giflait des servantes. Puis elle devint morose, plus rien ne l’amusait, pas même changer de robes.
Quand une fille s’ennuie au milieu des plaisirs, c’est à n’en pas douter qu’il lui faut un mari. Mais où l’aller chercher?
Pour contenter sa sœur et trouver l’oiseau rare qui la supporterait, notre jeune poète organise un grand bal. Tous les célibataires de cent lieues à la ronde firent danser la belle. Belle, me direz-vous ? Mais oui, elle l’était ; son fichu caractère seul était responsable de la laide apparence qu’on lui voyait souvent. Comme on la disait riche, vivant dans un palais, les demandes en mariage ne lui manquèrent pas. Elle était difficile ; aucun des prétendants ne put lui convenir :
-« Celui-ci est trop sot, celui-ci n’est pas beau, celui-là n’est pas riche, cet autre est bien trop vieux ; en voici un trop grand et un autre trop gros ; beaucoup sont trop petits, ou maigres, ou bigleux… »
Que sais-je ?… Ils furent tous éconduits….

Les musiciens partis, les lampions éteints, dans ses appartements la peste réfléchit…
-« Je sais ce qu’il me faut ! Faites venir mon frère ! »-
Le pauvre, d’un pas lent, traverse le palais.
-« Que veut-elle à présent ? Il ne reste qu’un souhait… »-
Oh ! comme il regrettait sa barque et son filet !
-« Mon frère, j’en suis certaine, il me faut un mari ; comme tu l’as pu voir, aucun de nos voisins ne peut me convenir. Je voudrais pour époux ton ami le poisson. »-
-« Tu veux le Poisson d’Or ? Ma sœur, c’est impossible ! Il est fils de Neptune, tu es fille de pêcheur ! Peut-être est-il un dieu ? »-
-« Eh bien ! s’il est un dieu, je serai immortelle ! »-
-« Pauvre sœur tu es folle ! Ce palais t’a grisée ! Fais comme tu l’entends, mais il n’est pas question que je formule un vœu si contraire au bon sens. »-
-« Quoi ? Comment ? Tu refuses ? »-
-« Oui ma sœur, je refuse ! »-
-« Gardes, qu’on le saisisse ! Confisquez-lui sa flûte ! Je ne te la rendrai que contre la promesse de demander pour moi la main du Poisson d’Or. »-
Effondré, il retourne en ses appartements. Un musicien sans flûte est comme pain sans beurre ; au bout de quelques jours, il finit par céder.

Le ciel était de plomb ; un vent mauvais soufflait. Il monta dans sa barque, environné d’éclairs. Il n’osait pas chanter ; il n’en eut pas besoin. Au milieu des roseaux, le poisson l’attendait :
-« Il te reste un seul vœu ; ne le gaspille pas ! »-
-« Ah ! Je n’ose vous dire ce que ma sœur demande… Elle vous veut pour époux ! »-
-« Elle a bien de l’audace ! J’épouserai ta sœur si toi-même consent à t’unir pour la vie à cette jeune grenouille. Tu n’es pas obligé, mais c’est la condition. Va le dire à ta sœur avant de me répondre. »-
Celle-ci trouva normal le marché proposé. Le frère hésite un peu. Elle élève la voix :
-« Si tu tiens à ta flûte, épouse la grenouille ! »-
Au fond, se disait-il, vaut-il pas mieux avoir un batracien pour femme que pour sœur un chameau ?

On célébra les noces.
-« Tu peux ,dit le poisson, embrasser la mariée. »-
Vous l’avez deviné : c’était une princesse. La sœur, émerveillée, saute sur le poisson, l’embrasse goulûment, certaine de le voir se changer en jeune homme.
Elle est changée en carpe !
Et, comme chacun sait, les carpes sont muettes ; on ne l’entendit plus !


Pomme Papion

Le samedi, cela vous dit un joli conte ?!

vendredi 15 février 2008

L'alphabet...


























Aujourd'hui un "A" majuscule photographié à Tremblay les villages...
Pour l'alphabet, je cherche une photo d'enseigne de Boucherie ou de Boulangerie !!!
Et une photo d'enseigne avec un b minuscule...
Pour le B, bien sûr...

Alors, à vos appareils photos !!!


Le vendredi, je vous propose des Bricolos Trucs...

jeudi 14 février 2008

La Dewey...

La DEWEY, c’est comme le début du monde…

Au début du monde, tout est mélange

c’est la classe 000

Puis l’homme tel qu’il est

c’est la classe 100

L’Homme réfléchit et développe une spiritualité

c’est la classe 200

L’Homme s’organise en société et définit les règles

c’est la classe 300

Les hommes échangent entre eux grâce au langage

c’est la classe 400

L’Homme crée les sciences, comprends et explique ce qui l’entoure

c’est la classe 500

Il applique les sciences et invente des techniques

c’est la classe 600

Il n’a plus rien à faire, travailler c’est bien mais il faut aussi se détendre

c’est la classe 700

L’Homme écrit ses mémoires

c’est la classe 800

Il réfléchit à son passé et voyage

c’est la classe 900

C'est un texte sur la Dewey, qui peut aider pour l'expliquer aux enfants.
J'aime bien ce texte sur la Dewey, et je recherche le nom de celui qui l'a écrit...
Si vous avez cette information , laisser la moi dans les commentaires si dessous pour que tout le monde puisse en profiter !

Le jeudi, c'est ... suivant !!!

mercredi 13 février 2008

Etre bibliothécaire... (3)


































Illustration: Pascaline Naninck

Le mercredi, vous retrouverez des petits personnages de bibliothèques et autres...

mardi 12 février 2008

Exposition Verte...

Une exposition sur le thème « Les jardins et espaces verts » se déroule dans les bibliothèques du canton jusqu’à la fin du mois. Elle se trouve à la médiathèque de Saint-André-de-L’Eure, jusqu’au 15 février, le mardi et le jeudi de 14h00 à 18h30, le vendredi de 9h00 à 12h00.
Du 16 au 27 février, on pourra la visiter à Chavigny Bailleul, le mardi de 16h30 à 18h30, le mercredi de 14h30 à 16h30, le samedi de 10h00 à 12h00.

Poètes, à vos plumes...

« Les Africains d’ici et d’ailleurs », tel est le thème du concours de poésie organisé par le Dunois Jean Philippe Noblet jusqu’au 21 février. Il est possible de concourir dans 3 catégories : les moins de 12 ans, les 12-18 ans et les plus de 18 ans. Les poèmes doivent être remis avant le 21 février au cercle culturel afro-européen, 21 rue de Donnemain à Châteaudun, ou à la librairie du Coin, rue de Jallans.
La remise des prix aura lieu le 8 Mars, à 15 heures, à la librairie du Coin , avec lecture des poèmes primés.
Règlement disponible sur le site :
http://poesieachateaudun.oldiblog.com/


Le mardi, sera votre vitrine de ce qui se passe sur le réseau des bibliothèques d'Eure et Loir...N'hésitez pas à m'envoyer vos descriptions, vos photos d'animations et autres...

lundi 11 février 2008

Trucs à savoir... (2)

Petites choses à ne pas oublier :

Les imprimés que nous faisons pour la bibliothèque doivent être imprimés sur un fond de couleur ou s’ils sont sur un fond blanc, ils doivent comporter de la couleur…
Seul les imprimés officiels ont le droit d’être texte noir sur fond blanc.
Si comme moi vous n’avez pas d’imprimante couleur, munissez-vous de crayons de couleur et amusez vous à colorier une petite partie de votre imprimé…
Certes cela prend un peu de temps…
Mais ça détend !!! ;-)

Le lundi, c'est le jour des petits trucs à savoirs...

dimanche 10 février 2008

Mademoiselle... (2)
























Si Mademoiselle vous inspire, laissez-vous aller à écrire, nous publierons les textes.

Le dimanche, de quoi laisser vagabonder l'esprit...

samedi 9 février 2008

Deuxième conte...

Si le temps change à la Chandeleur,
L’hiver passe ou prend vigueur


En février, entre les crêpes de la Chandeleur et les beignets de Mardi-Gras, on fête les amoureux et leur patron Valentin.
Valentin était prêtre en Italie au 3° siècle de notre ère. L’empereur Claudius le Cruel pour faire honneur à son nom avait interdit le mariage aux chrétiens. Valentin n’en tint aucun compte et continua de marier ses ouailles.
Claudius le fit emprisonner et décapiter non sans l’avoir au préalable convenablement bastonné, le 14 Février 270.
Si l’on ajoute à cette légende que c’est à la mi-février que commence ce qu’au Moyen-Age on nommait la « pariade des oiseaux », c’est à dire le temps où ils s’accouplent et commencent à bâtir leurs nids, on conviendra que le moment est parfait pour célébrer l’Amour .
Ce joli dieu que l’on nomme aussi Cupidon, s’éprit un jour, lui aussi, d’une mortelle.


Cupidon et Psyché

Dans le palais royal d’un île de la Grèce, la jeune Psyché se morfondait.
« Hélas, soupirait-elle, j’aurais bientôt quinze ans ; je serai vieille avant d’avoir connu l’amour ! »
Des trois filles du roi elle était la plus belle et la plus admirée. De partout on venait pour affaires ou négoce et l’île était prospère. Son heureux souverain unit ses deux aînées à deux rois ses voisins ; gage pour le royaume de richesse et de paix.
Les hommes en ce temps là étaient déjà bien sots et ne pouvaient avoir deux idées à la fois dans leurs faibles cervelles . Entichés de Psyché , ils oubliaient Vénus grâce à qui la beauté rendait la vie plus douce. La déesse sur l’Olympe n’avait plus de longtemps vu monter vers les cieux les fumées de l’encens ; elle descendit sur terre. Ses temples étaient déserts, envahis par les ronces, sur ses autels le vent faisait voler les cendres ; ni prêtres ni prêtresses pour célébrer son culte. Vénus est en colère et veut savoir pourquoi les hommes la délaissent ; elle découvre Psyché.
Elle fait venir alors son chenapan de fils, le jeune Cupidon qui ne pense qu’à rire aux dépens des mortels :
-« Ce scandale doit cesser ! Mon fils venge ta mère ; punis cette Psyché et de telle manière que de ses soupirants pas un ne veuille d’elle. Il lui faut pour mari le plus déshérité, le plus laid, le plus sot des êtres de la terre. As-tu compris mon fils ? Qu’elle l’aime et qu’elle l’épouse ; sa beauté s’en ira avec ses illusions. »-
Longuement Cupidon a regardé dans l’île puis il a répondu :
-« Vous serez obéie ; aucun de ses adorateurs ne sera son époux. »-
Puis, songeur, il s’en fut vers son oncle Apollon.

Psyché, belle et si seule, rêvait à un amour. De tant de rois, de tant de princes qui viennent en son palais, pas un ne se déclare. Aucun jeune ou vieux, laid ou beau, ne songe vers le soir à lui prendre la main, l’emmener sur la rive au coucher du soleil et dans l’ombre naissante lui voler un baiser.
-« Mais enfin, songeait-elle, me pensent-ils vivante ? »-
Savait-elle Psyché, que son regard glacial avait découragé plus d’un ? Que les navires de quelques éconduits n’avaient jamais regagné leur port ? Elle voulait de l’amour et ne savait aimer. A quoi bon être belle ? Psyché devient morose, perd l’appétit, le goût des jeux et des chansons. Le roi dans l’espoir de revoir son sourire, pour ses quinze ans donne un grand bal. On admira la belle, mais elle ne dansa pas !
-« Quelque chose ne va pas, se dit le roi son père ; les dieux sont en courroux, je veux savoir pourquoi. »
Emportant avec lui colombes et parfums, il s’en fut consulter l’oracle d’Apollon.

L’étonnante Pythie, environnée de brumes, sur son trépied chancelle, profère des paroles pénibles à entendre : la trop belle Psyché dont Vénus est jalouse, est promise à un monstre, une terreur ailée qui sème la panique et brûle ce qu’il touche. Il faut sans plus tarder qu’on expose Psyché sur un roc escarpé qui domine la ville, et qu’on laisse l’Olympe décider de son sort.
La reine se lamente, s’arrache les cheveux et s’asperge de cendres. Psyché seule, reste calme.
-« Il n’est plus temps, dit-elle, de pleurer sur mon sort ; la colère de Vénus, il fallait y penser quand pour un peu plus d’or vous m’avez en sa place mise au pied des autels. »-
L’île entière est en deuil. Traîné de mules noires un char est avancé ; de voiles gris vêtue, couronnée de violettes, Psyché plus belle encore, entourée de ses femmes, de ses parents en pleurs, y monte. Le cortège s’ébranle ; musique et chants funèbres se mêlent aux pleureuses ; le peuple entier sanglote au sortir de la ville. Bientôt le soir descend et le cortège arrive au bas de la montagne ; on allume des torches, il faut monter à pied.
Enfin sur le rocher, pâle comme une morte, Psyché fait ses adieux à tous ceux qu’elle aimait. Toute en pleurs mais digne, elle renvoie son escorte ; les flambeaux un à un s’éloignent dans le soir ; dans le lointain les chants se taisent peu à peu ; il fait nuit et silence. Seule dans la montagne, la fille du roi frissonne, ne cache plus sa peur et recrue de fatigue tombe sur le rocher la tête entre les mains. La pauvre enfant sanglote ; elle est abandonnée !
Mais un souffle brûlant caresse ses épaules… l’haleine du dragon… pour elle c’est la fin… Psyché s’évanouit !

Abritée de grands arbres, une source murmure ; d’étranges animaux, des griffons, des licornes observent la princesse. Elle bouge, ouvre un œil, les licornes s’enfuient. Psyché dans la clairière se réveille et s’étonne ; l’air est tiède, un sentier serpente sous les branches ; sur le sable elle avance et découvre un palais. Le portique est de marbre et les colonnes d’or ; sur les murs sont gravés des êtres fantastiques ; la fille du roi s’étonne et cherche le gardien de toutes ces merveilles. Mais l’endroit est désert ; pourtant quelqu’un la guide au milieu des chefs d’œuvre qui ornent la demeure ; les portes s’ouvrent seules, les statues la regardent.
Dans une chambre un lit fait frissonner la belle ; ainsi elle n’est pas morte ! Le pire reste à venir !
Plus loin, un bain l’attend. Psyché tremblante encore quitte ses vêtements, se glisse dans l’eau tiède . On la lave, on la masse, on l’enduit de parfums ; ses défroques de deuil se sont évanouies, elle trouve en leur place des voiles transparents, des bijoux , de rubans, des mousselines, des fleurs, des parures de soie. On l’habille, on la farde et puis on la conduit vers des divans moelleux; une table est dressée où l’on a réuni tous ses mets préférés, mais Psyché n’a pas faim…
Des flûtes, des cithares lui jouent la sérénade. Brisée par l’émotion, bercée par la musique, ses paupières se ferment. On la conduit alors dans la chambre nuptiale où bien trop épuisée pour avoir peur encore, Psyché vaincue, s’endort.
Mais rêve ou cauchemar, une présence l’éveille ; elle tremble de frayeur, un inconnu s’approche ; un invisible encore, l’embrasse, la caresse, doucement une à une lui ôte ses parures et s’étend auprès d’elle… C’est l’époux monstrueux… Elle va s’évanouir… Mais…
Mais comment expliquer que cette nuit de noces qu’elle a tant redouté devienne par miracle une nuit de merveilles…
Psyché en s’éveillant regrettait cet amant qui l’avait laissée seule avant le petit jour… Oh, oui ! Cette demeure habitée d’invisibles lui semble fort étrange. Mais l’aimé lui a dit qu’elle est ici chez elle ; tout est à son service, elle n’a qu’à demander. Lui, chaque nuit viendra, mais Psyché ne doit pas, quelle qu’en soit le motif, demander à le voir ni à savoir son nom. Certains Dieux sur l’Olympe, à tort ou à raison, ont décidé sa perte et lui, pour la sauver, l’a mise en ce refuge. Un charme la protège mais la moindre imprudence plongerait les amants dans de profonds malheurs.
Psyché, seule, est pensive : un palais enchanté, un amant invisible, quand on a redouté d’être la proie d’un monstre, on doit s’en contenter.
Elle entreprend alors d’explorer son domaine. Mobilier précieux, œuvres d’art à foison ornent toutes les pièces ; bijoux, rubans, parures, partout lui sont offerts. Plusieurs fois par jour, on la baigne, on la masse, on la coiffe, on la pare. Le parc et les jardins, plantés d’essences rares sont un enchantement. Les griffons, les licornes, timidement l’observent et Psyché au cœur pur va les apprivoiser. Quand on est jeune et belle, qu’on a rien d’autre à faire qu’à respirer des fleurs, caresser des licornes et changer de toilettes, les journées semblent longues. Il fallut à Psyché des maîtres de musique, d’art et de poésie. Elle put à loisir s’instruire, étudier, ce que le roi son père, estimant qu’une fille est bien assez savante quand on lui a appris à être bonne épouse, lui avait refusé. Ainsi les jours passaient, Psyché était heureuse, son palais l’enchantait.
Mais le roi et la reine, devenus des vieillards, au fond de leur palais, pendant ce temps pleuraient. Les deux sœurs de Psyché, mariées sans amour, venaient les visiter ; elles tentaient de leur mieux de les réconforter : l’oracle avait parlé d’union avec un monstre. Psyché vivait encore, avec un peu de chance, on la retrouverait. Pour appuyer leurs dires, elles montaient au rocher, et tournées vers l’abîme, elles appelaient leur sœur.
Psyché n’entendait pas, mais une autre en revanche avait prêté l’oreille : suivante de Vénus, éprise de Cupidon, Fortune l’a suivi. Elle a bientôt compris sa désobéissance : il a gardé pour lui celle qu’il devait livrer à l’être le plus vil qu’il y ait sur la terre. Pour le faire enrager, elle menace l’Archer de tout dire à sa mère.
Cupidon la nuit même avertit son amante : une sombre nuée s’étend sur leur amour. Ses sœurs la recherchent et Fortune les suit ; qu’elle ignore leurs appels, qu’elle ne réponde pas et Fortune égarée ne pourra rien contre elle. Le lendemain matin trouva Psyché songeuse. Elle pense à ses parents, leur chagrin la bouleverse. Pourquoi porter son deuil alors qu’elle est heureuse, dans un monde enchanté ?
Heureuse ? Au fond l’est-elle ? Elle a tout ce qu’elle veut, pourtant elle est bien seule ; elle ne parle à personne, ne voit âme qui vive et certes son époux l’aime, le lui dit, le lui prouve. Mais il lui fait l’amour et ne cherche à savoir rien de ce qui l’émeut, rien de ce qu’elle éprouve. Tout au long des journées, elle s’orne l’esprit, lui n’aime que son corps, ne voit que sa beauté. Est-il plus un amant qu’un véritable époux ? Quelle cérémonie a béni leur union ? Si un jour il se lasse, que va-t-elle devenir ? Quand sa famille la pleure, pourquoi passer ses jours à contempler des fleurs et parler aux licornes ? Toute à sa nostalgie, Psyché soudain s’ennuie.
Le soir après l’amour, elle parle à son amant, mais lui reste inflexible : retrouver sa famille déclenchera un drame.
Et Psyché devient triste, pleure, ne mange plus ; amaigrie, le teint pâle, elle est encore plus belle. Cupidon la console, la gronde doucement, elle ne veut rien entendre. Privée de sa famille, elle n’a plus qu’à mourir. Oh ! qu’au moins une fois, elle puisse voir ses sœurs ! Le jeune archer déteste faire pleurer Psyché… Psyché qu’il aime tant. Il sait bien qu’il a tort, mais pourtant il lui cède, elle verra ses sœurs.
-« Mais prends garde, dit-il, Fortune a perverti les sœurs que tu aimais ; leur esprit est troublé. Curieuses et perfides, elles vont te questionner. Surtout ne leur dis rien concernant ma personne. D’ailleurs voici Zéphyr, je te confie à lui ; c’est un ami fidèle. »-
Zéphyr le Vent de Sud, serviteur de l’Amour, apporte des présents pour les deux visiteuses. Alors, Psyché sourit, embrasse son amant :
-« L’Amour lui-même, dit-elle, n’aurait pu me donner un aussi grand bonheur ! »-
Elle ne peut pas voir Cupidon lui sourire, et ce sourire est triste.
Un jour que les deux sœurs, penchées sur l’abîme, pleuraient sur leur cadette, Echo porte à Psyché le bruit de leurs sanglots. Mais elle hésite encore : elle sait que sa famille peut lui coûter l’amour, mais ces lamentations vont lui briser le cœur. Tant de chagrin pour rien ! Allons, c’est décidé, elle sera prudente, mais elle verra ses sœurs ! elle appelle Zéphyr.
Instruit par Cupidon, Zéphyr vole au rocher et dans un souffle tiède emporte les deux sœurs, puis leur ouvre les portes du domaine enchanté.
Aux marches du palais, Psyché leur tend les bras ; on sourit on s’embrasse, on offre des présents. Les cadeaux de Psyché sont les cadeaux d’un dieu, comment les égaler ? les sœurs en prennent ombrage. On visite les lieux, on partage le bain, un festin les régale. Quel époux richissime offre à Psyché ce luxe ?
Psyché hait le mensonge et le pratique mal ; répondre l’embarrasse :
-« Mon époux est chasseur, il a suivi dès l’aube la piste d’un grand cerf… Mais hélas le temps passe , il est temps de rentrer ! Il sera désolé de vous avoir manqué ! »-
Les adieux sont touchants, du moins en apparence. On se fait la promesse de se revoir bientôt et Zéphyr appelé, raccompagne les sœurs….

Les voilà en chemin qui discutent aigrement : l’époux qu’on ne voit pas, ce palais mystérieux, partout tant de richesses… serait-on chez un dieu ? Or, Psyché à son tour, deviendrait immortelle ? Etrange destinée, celle de cette sœur sacrifiée à Vénus et devenue l’épouse d’un hôte de l’Olympe….
Et la leur en revanche, leur paraît bien morose : l’une passe ses jours avec un vieil avare, l’autre avec un malade dont elle doit soigner les maux peu ragoûtants. Voilà ce que leur père nommait de beaux mariages ! Sans dire à leurs parents qu’elles ont revu leur sœur, elles rentrent chez elles, jalouses à en crever, cherchant une revanche.

Le soir Psyché heureuse, raconte à son amant la visite en détails, ajoutant que bientôt, ses sœurs reviendraient.
-« Ah, ma Psyché, prends garde ! Ne leur fais pas confiance ! Tes sœurs en diront tant que tu voudras me voir, et cela tu le sais, me fera disparaître. »-
-« Oh, non mon cher amour, ne me quittes jamais ! Je resterai prudente et prudente pour deux, car nous allons avoir très bientôt un enfant. »-
Un enfant ! Quel merveille ! Encore adolescent, Cupidon sera père ; et, songe-t-il, rieur, Vénus sera grand-mère ! Voilà une nouvelle qu’il faudra annoncer avec ménagements…Mais Cupidon s ‘en moque, l’instant présent seul compte.
-« Psyché, mon tendre amour, si tu sais résister au venin de tes sœurs, ton enfant sera dieu. Mais si tu les écoute, il restera mortel et toi, tu seras seule pour en faire un adulte. »-
Le ventre de Psyché s’arrondit, le temps passe ; elle ne s’ennuie plus, même, elle oublie ses sœurs. Mais son époux s’absente, espace ses visites ; le temps lui semble long. La folle du logis vient habiter sa tête… elle pense à sa mère ; elle voudrait lui parler de ce premier enfant, lui confier ses angoisses et ses étonnements. Quand reviendront ses sœurs, pourront-elles de leur mère se faire accompagner ?
Or, Cupidon refuse :
-“Psyché je t’en supplie, le malheur est si proche! Au nom de notre enfant, au nom de notre amour, laisse au loin ta famille ! »-
Psyché pleure, argumente : à quoi bon une mère, à quoi servent des sœurs ? Elle voudrait près d’elle des êtres faits de chair, des êtres de son sang. Sait-il au moins, sait-il, son amant invisible, ce qu’est une famille ?
-« Une fois mon amour, rien qu’une seule fois, fais revenir mes sœurs et jamais je le jure je ne demanderai aucune autre faveur. »-
Psyché déploie ses charmes, cajole se fait chatte ; Cupidon attendri cède une fois encore ; il fait venir Zéphyr.

Les deux sœurs de Psyché, avides de mal faire, quittent chaque jour leur île pour celle de leurs parents ; sans plus les saluer, elles vont au rocher. Le jour enfin arrive où Psyché les appelle. Folles d’impatience, sans souci du danger, elles sautent dans le vide. Zéphyr qui les déteste a furieusement envie de les laisser tomber ; mais il craint Cupidon. Il les rattrape au vol, doucement les dépose sur l’herbe des pelouses où Psyché les attend. Elle est un peu déçue de ne pas voir leur mère ; mais elle oublie bientôt, annonce la nouvelle. Un bébé ! C’en est trop ! Les deux sœurs dissimulent l’envie qui leur mord les entrailles ; elles feignent la joie, elles caressent Psyché : elles aimeront l’enfant, elles seront les marraines de ce futur rival de Cupidon lui-même. Psyché est sans malice ; elle croit leurs paroles. Festin, cadeaux, musique, rien n’est trop beau pour elles. Pourtant les deux jalouses la pressent de questions : qui donc est son époux ? de quel pays vient-il ? connaît-elle sa famille ? Psyché a oublié son précédent mensonge : elle décrit un homme beaucoup plus âgé qu’elle, un riche négociant que les affaires du jour ont entraîné loin d’elles. Des regards échangés, une moue narquoise avertissent Psyché qu’il est temps pour ses sœurs de regagner leur monde ; le fidèle Zéphyr accourt à son appel.

Que d’aigres commentaires font au retour les sœurs : Psyché leur a menti . Un époux, deux portraits : elle ne l’a jamais vu ! Mais pourquoi ce mystère ? C’est certain, leur cadette attend l’enfant d’un dieu. Le sort est trop injuste, il faut le corriger. Elles doivent retourner au plus tôt chez Psyché. Leurs îles sont trop loin ; elles vont chez leurs parents qu’elles saluent à peine et de la nuit entière ne peuvent fermer l’œil.
Le jour à peine né, folles d’impatience, elles vont au rocher. Nulle voix ne les appelle. Zéphyr n’avait pas d’ordres, mais il passait par là. Quand on est Vent du sud, on est parfois léger ; il ne les aime pas mais il aime Psyché, croyant lui faire plaisir, il transporte les sœurs.
Au domaine enchanté où l’on n’attend personne, la maîtresse des lieux, une main sur son ventre, se promène au jardin, dit bonjour à ses fleurs, caresse ses licornes. Elle rêve à son enfant, à son étrange amour… Dans ce lieu solitaire, derrière une charmille deux silhouettes bougent et l’on entend gémir. Quels mortels égarés viennent pleurer ici ? Mais ciel ! ce sont ses sœurs… Pourquoi tant de chagrin ? Elles ne peuvent répondre, les sanglots les étouffent, elles se frottent les yeux et leurs larmes redoublent. Psyché qui les embrasse voudrait les consoler ; une curieuse effluve parvient à ses narines, elle n’y prend pas garde : depuis qu’elle est enceinte, les odeurs la poursuivent. Or, c’étaient des oignons que les deux malfaisantes avaient mis dans leur poches pour pouvoir mieux pleurer.
-« Hélas ! ma sœur, dit l’une, tu ne sais pas encore quel malheur est le tien ! »
Pour une fois au moins, elle dit la vérité.
-« Quel malheur ? Dites-moi… »
La radieuse Psyché ne peut l’imaginer.
-« Ton époux, pauvre sœur, cet époux que tu caches et dont toi-même ignore et l’image et le nom, cet époux est un fauve, un dragon sans merci. L’oracle avait raison ; tous les gens du pays, l’on vu s’aller baigner le soir dans un étang. Il est couvert d’écailles, il vomit bave et flammes et son masque est hideux. C’est pourquoi tu ne dois, Psyché, jamais le voir ! »
Psyché n’en revient pas ! Elle ne l’a jamais vu, mais ce monstre quand même lui a fait un petit !
-« Mais justement, ma sœur, il veut une descendance et dès qu’il sera né, on t’ôtera l’enfant. Des nourrices prendront soin de ce nouveau-né ; quand à toi, pauvre fille, gavée comme une oie, quand tu seras à point,il te dévorera. Maintenant tu sais tout, c’est à toi de choisir : ou t’enfuir avec nous ou bien donner raison à l’oracle maudit. »
La pauvre jeune femme que ce verbiage affole, ne sait où elle en est. Elle oublie son amour, oublie ses mises en garde qui deviennent menaces. A quel dieu se vouer ? Comment sortir d’ici ?
-« Ecoutes-nous, ma sœur : tu vas tuer ce monstre. Prends d’abord cette dague et cette lampe à huile : il faudra y voir clair. Au milieu de la nuit, tu le poignarderas ; cachées dans les parages, nous t’aiderons à fuir. Et surtout, n’oublies pas d’emporter ta fortune ! Maintenant partons vite, car il ne faudrait pas que ton époux nous voie ! »-
Le bon Zéphyr hélas ! n’écoute pas aux portes. Il ramène au rocher les tristes comploteuses. Sans demander leur reste, elles regagnent leurs îles. Psyché en désarroi, ne sait ce qu’elle doit faire ; envoyées par Fortune, les Furies la harcèlent. Doit-elle craindre un monstre ou regretter l’amour et les nuits de bonheur du palais enchanté ?
Et puis voici la nuit, Cupidon l’a rejointe . Elle s’est laissée aimer et tout comme un mortel dans un dernier baiser, son amant s’assoupit. Psyché s’arme d’audace et aussi de la dague, prend la lampe et l’allume. Oh ! comme elle redoute ce que va révéler l’ombre qui se dissipe.
Que voit-elle dans le lit ? C’est le dieu de l’Amour ! Cupidon en personne repose à ses côtés ! Ah ! qu’allait-elle faire ? Psyché désespérée, puisqu’elle tient une dague, la retourne contre elle ; mais la dague est magique et tombe de sa main.
Son amant dort toujours et Psyché le contemple : peut-on imaginer plus beau que Cupidon ? Il est à peine un homme, plus encore un enfant ; sa peau est sans défaut, de longs cheveux dorés bouclent sur ses épaules. Des ailes de plumes blanches seules dénoncent le monstre et que ce monstre est beau !
Psyché ne doute plus ; elle voit l’arc et les flèches : c’est le fils de Vénus qui partage sa couche. En touchant le carquois, elle se pique au pouce : c’est une flèche d’or ! Elle qui avait douté est désormais certaine d’aimer plus que sa vie celui qui dort près d’elle. Elle se penche vers lui, élève un peu la lampe. Qu’il est beau ! Sa main tremble et la lampe perfide, lâche une goutte d’huile sur l’épaule du dieu.
L’amant blessé s’éveille : il voit Psyché, la dague… Son âme souffre plus que son corps immortel, car Psyché la perfide, Psyché son seul amour, a voulu le tuer. S’arrachant à ses bras, l’Amour prend son envol. Elle, ne peut y croire, se cramponne à sa jambe et se laisse emporter. Mais le vol est puissant, il va trop haut, trop vite. Alourdie par son ventre, Psyché va s’écraser.
Cupidon l’aime encore, il ne veut pas sa mort ni celle de l’enfant, car Fortune et ses sœurs sont plus coupables qu’elle. Il redescend sur terre et doucement la pose ; mais il faut la punir… Tout en haut d’un cyprès, il se perche et lui dit :
-« Psyché, je savais tout, mais par amour pour toi j’ai voulu ignorer les ordres de ma mère et ce qu’a dit l’oracle. J’ai cru que tu m’aimais, je te faisais confiance… mais tes sœurs ont gagné ! Plus coupables que toi, tu devras les punir. Ecoutes ce conseil d’un époux malheureux qui te quitte à regret. »
Ayant dit Cupidon s’envole et disparaît.
Du palais enchanté, des bijoux, des parures, des jardins, des licornes, il ne reste plus rien. Elle pleure en suivant des yeux le vol de son amant ; elle est nue, elle est seule, elle ne sait où aller ; elle trouve près d’elle les voiles gris du jour où on l’a sacrifiée ; elle les revêt puis va… elle marche au hasard, elle marche longtemps. Epuisée de chagrin bien plus que de fatigue, son chemin croise un fleuve : la fin de ses tourments est là, au fond de l’eau. Psyché sans hésiter plonge dans le courant. Mais le fleuve est un sage, il sait que Cupidon pourrait lui reprocher d’avoir noyé sa belle ; un remous la renvoie doucement sur la rive.

Pan gardait là ses chèvres et déployait ses charmes pour séduire Echo. La nymphe rougissait aux paroles des chants que jouait sur sa flûte le dieu aux pieds de bouc. Les deux amants rustiques voient la désespérée – les dieux sont cancaniers, ils savent son histoire - . Un peu de lait de chèvre, quelques accords de flûte pour la réconforter, Pan est un magicien. Il connaît bien l’amour et sait que Cupidon en punissant Psyché s’est bien puni lui-même ; qu’elle garde l’espoir et renonce à mourir. Mais qu’elle n’oublie pas : elle doit sans tarder se venger de ses sœurs.
Se venger…mais comment ? Psyché n’est pas méchante, ignore la rancune. Elle va pour commencer se rendre en leur royaume . Comme la route est longue, sur terre comme sur mer, pour arriver sur l’île où règne son aînée. Psyché est épuisée, brûlée par le soleil, sa tunique en lambeaux ; on refuse d’abord à cette vagabonde l’entrée de la demeure. Elle insiste, se nomme, on va chercher sa sœur. Au lieu de l’embrasser, elle se moque d’elle :
« Que vient chercher ici, l’épouse de l’Amour ? »
Avec la colère, l’esprit vient à Psyché : elle invente une fable . Cupidon est volage, il l’a répudiée ; caché dans les jardins, il a vu les deux sœur, et c’est elle l’aînée dont il veut désormais faire un jour sa compagne.
Ah ! quel bonheur enfin ! la jeune sœur si belle, la sœur aimée d’un dieu est rejetée pour elle ! Oui, mais elle est mariée ! Que faire de cet époux ? Elle va le trouver et se met à pleurer : ses vieux parents sont morts, il lui faut dans l’instant se rendre aux funérailles.
Le roi voit devant lui un peu de liberté et la laisse partir.
Et voilà notre folle qui court à la montagne. Devant le précipice, se fiant à Zéphyr, elle saute dans le vide… Mais Zéphyr n’est pas là ! Ou plutôt, il se cache, car il ne l’aime pas et narquois la regarde se briser sur les roches, puis tranquille retourne vers Cupidon blessé et lui fait son rapport.
Ignorante du drame, Psyché trouve un navire, va chez son autre sœur, conte la même histoire et l’insensée se rue dans le destin funeste que les dieux lui réservent.

Cupidon, lui, est triste, triste à en mourir, seulement il ne peut pas ! Il s’en va chez sa mère ; une mouette l’accueille, Vénus s’est absentée. Elle est dans l’Océan. L’oiseau vole vers elle, lui dire en quel état elle a trouvé son fils :
« Il souffre, il est blessé et il ne veut plus vivre ! Déesse, c’est assez ! Tu ne peux laisser dire que Vénus et l’Amour abandonnent les hommes ; lui, pour une mortelle et toi pour l’Océan ! »
Il est vrai que sur terre abjection et discorde faisaient rage et chassaient et tendresse et beauté. Vénus qui barbote prête une oreille distraite au caquet de l’oiseau… Son fils encore enfant… aimer une mortelle ? C’est difficile à croire… Et qui est la perverse dont il s’est entiché ?
Et la mouette alors, prononce un nom : Psyché !
Quoi, Psyché ! Encore elle ! La jeune écervelée a débauché son fils ! Mais alors… Cupidon lui a désobéi ! Vénus entre en fureur ; elle n’a pas de noms pour qualifier ce fils. Ce fils dégénéré qui pour premier amour a choisi sa rivale.
Junon passait par là, Cérès l’accompagnait. Vénus prend à témoin les déesses ses sœurs.
Cupidon amoureux ? Mais ce n’est pas si grave ! Voyons, c’est de son âge… et Vénus elle-même, a souvent des faiblesses. Déesse de l’amour, elle devrait le comprendre !
Cérès et Junon passent et Vénus ulcérée, retourne à l’Océan.

Pendant ce temps Psyché erre sur les chemins ; elle veut retrouver l’amour de Cupidon. En haut d’une colline elle aperçoit un temple : peut-être on y honore Vénus ou son époux ? Péniblement elle grimpe sur un sentier abrupt.
Au pied de l’édifice, on a laissé traîner épis de blé et d’orge, outils de moissonneurs. Ce n’est pas à l’amour qu’est consacré ce temple mais plutôt à Cérès. Ah , qu’importe celui que l’on prie en ce lieu ! Psyché a besoin d’aide ; elle range les faux, les râteaux et les gerbes et bientôt le désordre fait place à l’harmonie.
Tiré par des dragons, vient près du sanctuaire le char de la déesse ; Cérès fait taire les chants, éteindre les flambeaux. Sans en être aperçue, elle observe Psyché : elle a perdu l’amour, Vénus la persécute, à quoi peut lui servir le culte de Cérès ? Pourtant elle le respecte, qu’elle en soit remerciée. La déesse s’avance, Psyché est à ses pieds qui pleure et qui l’implore ; elle demande asile. Mais Cérès impuissante, ne peut que la bénir et sans la dénoncer la laisser repartir : Vénus est son amie.

Psyché au désespoir traverse un bois sacré ; elle voit un autre temple. Des étoffes drapées portent en lettres d’or le nom de la déesse auquel il est dédié : Junon qui vient en aide aux femmes en mal d’enfant. Mais la seule d’entre elles pour qui elle ne peut rien, c’est la pauvre Psyché qui pourtant la vénère.
Abandonnée des dieux, abandonnée des hommes, Psyché comprend alors qu’il n’y a plus sur terre pour elle, aucun refuge. Puisque Vénus la veut, elle ira chez Vénus ; aussi bien est-ce là qu’elle a le plus de chance de revoir son amour, et s’il ne veut plus d’elle, alors, autant mourir : Vénus sera vengée.

La déesse sort de l’onde ; elle quitte Océan, remonte sur son char et dans un grand envol de colombes et d’oiseaux de toutes les couleurs, elle gagne l’Olympe. Les nuages s’écartent et devant Jupiter se dresse la plus belle des filles d’Uranus. Il lui fait l’aide urgente du messager des dieux, Mercure aux pieds ailés. Jupiter ébloui ne peut lui résister.
Mercure aime Vénus comme un frère, c’est certain, mais peut-être un peu plus. La rusée le sait bien : elle promet des baisers. Sept baisers de Vénus à qui lui livrera l’esclave fugitive qui a blessé son fils… plus un pour lui, Mercure !
Des baisers de Vénus ! L’humanité entière aux trousses de Psyché la pousse vers le temple où l’attend sa rivale. Amaigrie, fatiguée, ses vêtements de deuil devenus des haillons, Psyché fait peine à voir. La déesse n’éprouve aucune compassion ; que vient faire à ses pieds cette immonde souillon ? rejoindre le mari qu’elle a voulu tuer ou saluer sa mère ? Livrée à des servantes, Psyché est humiliée, injuriée, battue, puis ramenée enfin devant Vénus qui rit… mais son rire se brise devant le ventre rond que les lambeaux d’étoffe ne dissimulent plus. Elle va être grand-mère ! sa fureur redouble. Voilà le résultat des amours défendues d’un dieu adolescent avec une intrigante ; elle dénie cette union ! Si elle le laisse vivre, l’enfant sera bâtard ! Puis elle traîne Psyché devant un grand miroir :
-« Regarde-toi, la plus belle des filles des hommes ! Regarde ce que tu es devenue désormais : sans beauté, sans fraîcheur, si tu veux un mari, il faut te rendre utile. Et pour en faire la preuve, il faut qu’avant ce soir tu aies trié les graines qui sont dans ce panier ; sépare l’orge des fèves, le millet du pavot, les lentilles des pois chiches. Travaille, dépêche-toi, je viendrai vérifier ! »-
Mal remise des coups, Psyché est effondrée, pourtant avec courage elle se met sans broncher à l’impossible tâche. Amie de Cupidon, une fourmi a vu, entendu ; indignée, elle appelle ses sœurs qui se mettent à l’ouvrage, et la troupe efficace, fait tant qu’avant le soir les graines sont triées. La nuit tombe, Vénus, des fleurs dans les cheveux, légèrement éméchée, a quitté une fête. Elle vient punir Psyché, mais le travail est fait ! Interdite, ulcérée, elle bat la malheureuse, l’accuse d’avoir triché : Cupidon l’a aidée… Pourtant Vénus sait bien que son fils enfermé est gardé par des nymphes chargées de le soigner. Pour guérir sa blessure, il ne doit pas bouger ; la déesse est injuste ! Avec un vieux croûton pour seule nourriture, Psyché va se coucher. Tristes et séparés, les amoureux s’endorment dans la même demeure.
Vénus avant le jour vient réveiller Psyché : elle montre à sa victime un flocon scintillant.
-« La laine que voici, vient de la toison d’or de cent brebis sauvages. Elles vivent près d’un source au fond d’un bois sacré ; je veux de cette laine de quoi faire un manteau. »
Psyché s’en va au bois ; elle sait que la déesse veut avant tout sa perte. La source devient rivière, la rivière est profonde, elle va s’y jeter ainsi tout sera dit. Mais la rivière émue prend la voix des roseaux : la belle infortunée ne doit pas de son corps souiller une onde pure ; elle ne doit pas non plus approcher des brebis tant que le soleil luit, le jour les rend féroces. A l’ombre d’un platane, qu’elle attende le soir ; le troupeau altéré viendra boire à la source et puis s’endormira. Alors elle pourra entrer dans la forêt, ramasser la toison qu’ont laissé les brebis accrochée aux buissons…
Avant le lendemain, Psyché porte à Vénus sa tunique remplie d’une laine brillante.
Vénus n’en revient pas ! Comment fait cette fille ? C’est sûr, Cupidon l’aide ! Pourtant son fils n’est pas plus libre que la veille… Ah, Psyché est prudente, rusée intelligente ! Mais Vénus est tenace ; au pied d’une montagne, elle l’entraîne et lui montre une roche escarpée surplombant un à-pic : c’est la source du Styx, le fleuve des Enfers. Elle lui tend une fiole qu’il lui faudra remplir de l’eau qui jaillit là.
Psyché sans plus rien dire, vers le sommet se hâte : mais la roche est glissante, des grottes, des fissures s’entrouvrent sous ses pas. A sa droite, à sa gauche, deux dragons rampent vers elle. Gueule béante, crocs luisants, langue triplement fourchue, les yeux toujours ouverts ils fixent l’innocente, tout en crachant des flammes. Pétrifiée d’horreur, Psyché pense à l’oracle : les dragons, les voilà ! Ils vont la dévorer. Sans larmes pour pleurer, sans voix pour implorer, elle ferme les yeux….
Mais Jupiter voit tout : l’amour de Cupidon, la colère de Vénus, les malheurs de Psyché ! Il lui envoie son aigle. Les ailes déployées, l’oiseau fait reculer les deux horribles monstres. En se posant près d’elle, au nom du roi des dieux, il s’adresse à Psyché :
-« Jamais une seule goutte de cette eau que redoutent et vénèrent les dieux ne remplira la fiole d’une simple mortelle. Confie-moi ce flacon. »
Il le prend dans son bec, étend ses ailes et vole entre les deux dragons, aplatis sur le sol. Mais les eaux indociles refusent d’obéir ; pour les amadouer, l’aigle invoque Vénus, invoque Jupiter, le fleuve alors s’incline. L’aigle donne à Psyché la fiole remplie ; Jupiter remercié, elle retourne à Vénus.
La déesse ulcérée par ce nouveau succès redouble de rigueur : Psyché est magicienne ! Faudra-t-il la brûler ? Mais soudain une idée lui donne le sourire : elle va cette fois mettre hors d’état de nuire l’amante de son fils. Elle lui tend un coffret. C’est aux Enfers cette fois, que se rendra Psyché : Proserpine détient un onguent de jeunesse, Vénus en a besoin pour soigner Cupidon et aussi son visage.
L’envoyer aux Enfers ! Vénus veut dons sa mort… Peu importe d’ailleurs, Psyché ne veut plus vivre… Oui, mais comment s’y rendre ? Tout en haut d’une tour dressée non loin de là, Psyché monte et se penche ; le chemin des Enfers, elle vient de le trouver !
Dans le monde des dieux, les tours ont la parole ; elle s’adresse à Psyché :
-« Ma belle, si tu sautes, tu iras aux Enfers et n’en reviendras pas ! Si plutôt tu m’écoutes… »
Les animaux qui parlent, les objets qui bavardent, la nature qui conseille, Psyché ne s’y fait pas. La voilà qui sursaute ; la tour imperturbable continue son discours :
-« Vas à Lacédémone ; cherche le soupirail qui mène à la demeure du couple des Enfers. Passe le seuil et suit le chemin tortueux qui s’enfonce sous terre. N’oublie pas d’emporter des pièces de monnaie et aussi des biscuits. Quand tu rencontreras un meunier et son âne, au fagot dénoué, ne les regardes pas et passe ton chemin. Sur les rives du Styx, contre une de tes pièces, Charon t’embarquera . Pendant la traversée, ignore les appels d’un vieillard qui se noie ; la pitié n’a pas cours aux lieux où tu te rends. Sur la rive opposée, de vieilles tisserandes demanderont de l’aide ; ne les écoutes pas ; aux ordres de Vénus, elles sont là pour te perdre. Elles veulent te faire lâcher les biscuits qu’il te faut donner au vieux Cerbère dont les trois têtes grondent dès que l’on veut franchir sans y être invité la porte des Enfers. En mangeant les gâteaux, il relâchera sa garde et tu pourras passer. Proserpine est très bonne, elle va te recevoir, t’ offrir le repos et aussi à manger ; surtout n’acceptes pas ! Présentes ta requête, donne lui le coffret ; prends ce qu’elle va te rendre, remercie et retournes. Donnes au chien un gâteau, à Charon une pièce ; le fleuve traversé tu verras le chemin qui mène vers le jour.
Mais écoutes ceci, c’est le plus important : tu ne dois regarder pour aucune raison ce que contiens la boîte ! »

Tout ce qu’a dit la tour, Psyché l’a accompli. Au sortir des ténèbres, elle revoit le jour et rend grâce au soleil. L’épreuve surmontée, il ne lui reste plus qu’à rentrer chez Vénus.
C’est la curiosité qui va perdre Psyché…la curiosité et aussi le désir d’être belle. Belle pour son amour qu’elle espère retrouver ; elle est devenue laide, du moins elle le croit. Cet onguent de jeunesse si elle en prélevait, oh ! rien, une miette, pourrait lui rendre un peu de sa beauté perdue. Elle arrête ses pas, hésite un peu, et ouvre… mais dans la boîte il n’y a pas d’onguent magique, juste un sommeil de mort qui la foudroie sur place, au milieu du chemin, sous un soleil de plomb. Son corps sans vie gît là, abandonné aux fauves et aux oiseaux de proie.

Cependant, Cupidon commence à s’agiter. Sa blessure est guérie, ses plumes ont repoussé ; son épouse lui manque. En la répudiant, c’est lui qu’il a puni. La fourmi lui a dit que pour le retrouver elle a bravé Vénus ; l’insecte a raconté ce qu’elle a du subir : les épreuves injustes, les injures, les coups.
Cupidon réfléchit ; Psyché est sa compagne, l’opinion de sa mère, après tout, il s’en moque. Certes Vénus a fait garder de près la porte mais elle a oublié que les fenêtres existent et que Cupidon vole. Il se sauve et demande où se trouve sa femme. Les servantes répondent qu’elle est chez Proserpine sur l’ordre de Vénus. Devinant le danger, il part à sa recherche et la trouve sans vie, brûlée par le soleil. Echappé du coffret un nuage de mort flotte tout autour d’elle. Cupidon le rassemble, l’enferme dans la boîte et d’une flèche d’or éveille la dormeuse. Enfin c’est le bonheur ; dans les bras de l’amour, Psyché ouvre les yeux.
-« Imprudente Psyché, tu as mis en danger notre amour et ta vie ! Reprend cette cassette, achève ta mission et ne crains plus ma mère, je vais tout arranger. »
Peu soucieux d’affronter le courroux de Vénus, Cupidon va tout droit chez le grand Jupiter. Le roi des dieux l’embrasse, lui caresse la joue, le gronde gentiment :
-« Cupidon, mon filleul, tu es insupportable. Tu fais trop de sottises, ne respectes personne. Tu inventes des tours et me pousse souvent à d’humaines faiblesses ; c’est à cause de toi que je trompe Junon ! Que viens-tu demander ? »-
-« Roi des dieux tu sais tout ! Combien j’aime Psyché que ma mère déteste. Dans le plus grand secret je l’ai prise pour femme ; elle attend un enfant. Vénus la persécute et veut nous séparer. Toi seul peut nous aider ! »-
Jupiter ne peut rien refuser à l’Amour ; il en a trop besoin. Il demande à Mercure de rassembler les dieux, de faire venir Psyché.
L’Olympe est au complet, Jupiter sur son trône, les amants près de lui, il montre son filleul :
-« Vous voyez ce jeune homme ? Vous savez ses méfaits ?Le dernier est trop grave ; il faut lui mettre un frein ! Sans consulter sa mère, il a pris cette fille et l’a déshonorée. Elle attend un enfant. Bien sûr elle est mortelle, mais c’est tant pis pour lui, qu’il la garde à jamais !
Cupidon et Psyché, nous allons vous marier ! »-
C’en est trop pour Vénus que la fureur étrangle. Jupiter la rassure :
-« Que l’on amène ici la coupe d’ambroisie ! »
Psyché boit le liquide qui désaltère les dieux et la rend immortelle. Les époux réunis nommeront leur enfant, une fille : Volupté !


Pomme Papion

Le samedi, cela vous dit un joli conte ?!

vendredi 8 février 2008

Pour commencer le "a"...

























Je vous propose de créer un alphabet Eurélien utilisable par tous…
Je m’explique : Nous avons tous besoin d’un alphabet dans nos bibliothèques…
Pour notre signalisation… mais aussi pour le carnet des livres mis en réserve.
Si vous avez un appareil photo, je vous invite à chasser les lettres de l’alphabet dans votre environnement…
Des enseignes de magasin, de vieilles affiches sur un mur ou autres !
Envoyez-moi votre photo sur
bibliotrucs@free.fr
Et je la retravaillerais pour ne garder qu’une lettre à chaque fois…
Vous pourrez même vous en servir pour des animations !
Alors, à vos appareils photos !!!

Aujourd'hui un "a" minuscule photographié à Tremblay les villages...




Le vendredi, je vous propose des Bricolos Trucs...

jeudi 7 février 2008

A ne pas manquer...

Depuis le 1er février et jusqu'au 23 se tient à la bibliothèque de St Lubin des Joncherets une exposition présentant les Fables de la Fontaine illustrées en Origami, art ancestral japonais du pliage de papier. Ouverte à tous, cette exposition vous présentera douze vitrines mettant en scène les principales Fables du célèbre écrivain.


Pour permettre à tous (de 8 à 99 ans) de découvrir les bases de cette technique, un origamiste professionnel de l'association Art Management viendra le 15 février animer deux stages d'initiation à 10h et 15h. Ces stages sont gratuits pour les adhérents de la bibliothèque.
Pour les autres il faudra s'acquitter d'une participation de 1 € pour les enfants et de 3 € pour les adultes.



Renseignements et réservation: Julie Mironneau
Bibliothèque de St Lubin des Joncherets
rue Charles Renard
Téléphone: 02 32 30 77 26

Si vous souhaitez accueillir cette exposition dans votre bibliothèque:
Art Management
Mr Frédéric Wolf
château de St François d'Assise
78 170 La Celle Saint Cloud

Téléphone: 01 30 82 61 62 ou 06 61 91 84 60
artmanagement@free.fr
Vous trouverez le site dans la rubrique Site à trucs...

Le jeudi, c'est ....