samedi 12 avril 2008

Contes...

ARES AMOUREUX

Arès et Apollon courtisaient Aphrodite.
Né en Thrace, au nord de la Grèce, dans une contrée sauvage peuplée de chevaux et de guerriers, Arès, était le fruit de l’union mystique d’Héra et d’une « certaine » fleur magique aux vertus fécondantes. C’est du moins ce que raconta la déesse à Zeus son époux, en précisant que cette plante était un don de Flore. Le jeune Arès fut proclamé dieu de la nature en fleurs. Il présidait au printemps, à la renaissance de la végétation. Puis, quand les hommes devenus cultivateurs eurent des territoires à défendre, il le voulurent guerrier, coléreux et brutal et l’armèrent d’une lance, d’une épée et d’un bouclier protecteur.
Satisfait de ces nouveaux jouets et pour avoir l’occasion de s’en servir, Arès se mit à chercher querelle à tous les habitants de l’Olympe. A Héraclès, dont il enviait la force et les exploits, à la sage Athéna, chargée de modérer ses ardeurs guerrières.
Seule, Aphrodite trouvait grâce à ses yeux.
Elle avait pour époux le sombre Hephaïstos, maître en l’art des métaux mais boiteux et fort laid.
Le bel Apollon, pour lui plaire, inventait la musique, inspirait des poètes. Arès lui, n’avait pas de ces raffinements, et l’on savait très bien qu’il avait pour coutume de prendre par la force ce qu’on lui refusait. Allez savoir pourquoi, la belle a préféré le soudard à l’artiste !
Apollon mortifié, rentra en Thessalie, méditant sa revanche.
Les deux amants ne songeant plus qu’à cacher leurs ébats à l’époux de la belle, prirent pour chambre d’amour une grotte cachée dans le milieu d’un bois sacré.
Cependant Apollon poursuivait sans relâche son rival triomphant, qui tout à ses amours oubliait la prudence. Il finit par trouver le nid des deux pigeons.
Posté devant la grotte un lieutenant d’Arès nommé Alectryon avait été chargé d’éloigner les intrus.
Mais la nuit fut bien longue, le veilleur s’assoupit et n’entendit pas s’approcher Apollon qui d’ailleurs ne faisait aucun bruit. Le dieu surprend les amants endormis, tendrement enlacés ; il tient sa vengeance.
Il se rend sous l’Etna où le dieu forgeron tenait ses ateliers, le conduit à la grotte, lui montre son infortune. Héphaîstos, outré et malheureux aussi, n’en perd pas pour autant son génie : il invente un filet merveilleux, fin comme la gaze, solide comme le diamant.
Profitant d’un moment où la grotte est déserte, il déploie le filet et l’installe de sorte que le moindre mouvement le fasse envelopper la couche des amants.
Le piège fonctionna et surprit les coupables dans une position telle qu’aucun doute n’était permis sur la nature de leur occupation. Héphaïstos alors convoque tout l’Olympe, prend les dieux à témoins, répudie Aphrodite et jure par le Styx que si on ne lui rend les dons offerts par lui quand il l’a épousée, jamais il n’ouvrira le piège où se débattent les deux infortunés. Les dieux sont comme nous et ce genre de malheur les pousse plus à rire qu’à s’apitoyer. L’Olympe délibère. Arès est le coupable ; c’est à lui de payer. Hermès le malicieux, se porte volontaire pour remplacer son frère. Ah ! que les dieux s’amusent ! Poséïdon depuis longtemps soupire pour la belle Aphrodite. Il est prêt à payer.
Mais alors survient Zeus. En matière d’adultère, il a son mot à dire. Heureusement pour lui, Héra en cette affaire, comme les autres déesses, a préféré la discrétion ; aucune n’a voulu se mêler au débat. Craignant pourtant un changement d’humeur de sa susceptible épouse, le roi des dieux s’empresse de trancher. Héphaîstos devra libérer les coupables. Aphrodite ira dans son île de Chypre cacher sa honte et se faire oublier.
Arès repartira en Thrace où il est né. Oui, mais lui ne rit pas : on lui prend son amour ! Il est triste, furieux, il cherche une victime : il voit Alectryon. C’est sa faute après tout ! S’il n’avait pas dormi, on n’en serait pas là. Usant de ses pouvoirs, le dieu guerrier fait de son lieutenant, un coq, qui devra pour sa peine jusqu’à la fin des temps saluer le soleil et réveiller les gens.

Pomme Papion


Le samedi, cela vous dit un joli conte ?!

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